En route pour le camp retranché

          Le petit relai près de la ville d'Altemare a permis pour tout le monde de se reposer après toutes les émotions de la journée ! Ici on est à la dure, une paysanne moustachue qui sert une soupe avec du pain noir fait artisanalement. Puis ceux qui peuvent donner un peu plus ont droit à un petit rouge et une cuisse de volaille. Finalement, les moines autour de la grande tablée se régalent et n'hésitent pas à finir les bouteilles de rouge ainsi qu'à réclamer d'autres cuisses de volailles. Avec la bénédiction de dieu, ils apparaissent comme de bons vivants qui profitent des bonnes choses que le tout puissant leur prodigue !  Mais ici, on se couche tôt et la maison ferme très vite. Demain, il y a du travail pour tout le monde. A 21h on se lève de table. Demain on est debout à 6h du matin pour faire une toilette ou une douche dehors dans une cabane munie d'une fontaine à bras.

           C'est exactement comme ça que les choses arrivent le lendemain au matin. L'eau de source de la fontaine est à six degrés et le vin de la veille réchauffe encore. On fait la queue dehors pour prendre une douche en trois minutes avec une « grosse gomme de savon noir visqueux » qu'il faut reposer prudemment pour le suivant sous la surveillance de la « matrone moustachue et corpulente ».

   La caravane est reconstituée et tout le monde se retrouve dans un chariot près à partir à 7h30. Lorsque le chariot commence à bouger, Ludovic se rend compte que les choses sérieuses commencent. Il faudra encore toute la journée, enfin presque pour s'approcher du camp retranché. Celui-ci est encore là. La caravane se fait annoncer et le petit détachement du Grand Prêcheur se présente. Le Grand Prêcheur déclare son intention d'apporter sa contribution aux actions menées  contre la prolifération de cette montagne. C'est dans le camps retranché que le Grand Prêcheur apprendra beaucoup de détails sur cette chose bizarre qui effraie et qui fait disparaître quiconque s'aventure un peu trop près. Puis, un détachement décide de s'approcher de Sponge sans plus attendre le soir même. Le Grand Prêcheur prend la décision de faire partie de la petite expédition. C'est à 17h 10 que le petit groupe part. Mais à 17h30, le Grand Prêcheur découvre enfin la falaise à environ 800 mètres, sur un petit promontoire. Il fixe la chose et prononce:

                                      « Mon dieu ! »

             Une falaise horrible qui le fait vomir. Le Grand Prêcheur ne sais pas pourquoi mais il sent que la chose est vivante, elle a un esprit puissant qui donnera beaucoup de fil à retordre à tous ces gens qui sont dans la région. Il fixe la chose mais n'arrive pas à la concurrencer du regard. Cette chose est un concentré de malédictions et de conséquences des actes irresponsables de nos anciens qui faisaient n'importe quoi sans ce soucier de l'avenir des jeunes générations. C'est aussi une vengeance de la nature qui veut reprendre ses droits à travers une autre organisation du vivant, alliant rayonnements ionisants et intelligence face à cette stupidité humaine préoccupée par des profits immédiats dans le but de faire reculer les constructions durables et saines. Immédiatement il s'aperçoit que toute tentative de s'approcher d'avantage sera un échec et il décide d'y envoyer un groupe de reconnaissance, accompagné de deux moines, à l'intérieur du bois. L'expérience sera tentée demain dans la matinée avec préparation d'un parcours balisé pour les musulmans.

   Dans le camp retranché on ne comprend pas trop ce que signifie cette histoire d'armée de fanatiques Musulmans. Aussi, le moine Tibère explique à toute la tablée le plan du Grand Prêcheur. En fait, dit-il, dans la région plus à l'est, d'où l'on vient,  nous sommes attaqués par ces fanatiques armés et violents. On ne sait plus quoi faire pour retrouver la paix. C'est notre Grand Prêcheur qui a eu l'idée de les attirer la dedans. Ludovic rigole, il sait très bien que cette idée est de Fleur. Mais ça n'est pas le moment de contredire les moines religieux. Finalement on prépare une stratégie globale, visant dans un premier temps, à sécuriser les régions de l'est, puis un très sérieux coup de main pour neutraliser cette chose qui, doucement mais sûrement, continue sa progression sans s'arrêter ! Et le chef du camp ne cache pas son embarras!

   Le Grand Prêcheur demande:

                     «Avez-vous trouvé quelque chose de concluant pour stopper Sponge?»

   Le chef du camp dont cette question le tenaille depuis le départ de Fleur répond:

                     « Non »

   Ludovic précise;

                     « C'est Fleur qui trouvera ! elle est bien décidée à vaincre la falaise »

   Mais le Grand Prêcheur a vu que cette chose est supérieure à tous les obstacles naturels habituels! Et sa progression est énorme, plus on attend, plus il va devenir difficile de contenir ce machin, euh enfin, ce Sponge !