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2310-apres-jesus-christ
11 février 2010

L'attaque du croiseur britannique

       Cela fait quatre heures que le croiseur britannique pilonne sans relâche la côte Belge où la communauté de la côte avait rejeté ce pouvoir religieux imposé par un Grand Prêcheur. Mais les obus de 150 terriblement destructeurs tombent sur le sol de la petite communauté effrayée mais digne, sans vraiment faire de victimes, les humains, femmes et hommes étant réfugiés dans les grottes. Tout le monde a été prévenu à temps et Hans était là avec les jumelles de Marika, surveillant sans arrêt les pièces du croiseur à plusieurs kilomètres de là. Les tirs ont commencé ce matin à 9 h exactement. De temps en temps, on note une accalmie entre les salves, le temps pour Hans et la garnison de trente hommes de déplacer des objets utiles!

        Sur les trente hommes, vingt six se sont placés en embuscade sur la petite route défoncée qui dessert l'église. Puis les quatre hommes restants, commandés par le camarade chef de l'armée Germaniste Karl, déballent petit à petit un matériel sophistiqué composé d'anneaux métalliques et de tiges ainsi que de petits circuits, avec un calme et un ordre méthodique par son efficacité et sa détermination. Dans ce déluge de feux et d'obus, au mépris de tous les dangers, les quatre hommes déballent tranquillement les boîtes et les emballages marquées « Achtung, Gefahr. » et lisent tranquillement les fiches techniques en Teuton. Pendant que Wolfgang sort musicalement les partitions de montage, Wilfrid vérifie le contenu des sachets.

 

       Les obus assourdissant font trembler les tympans des uns et des autres, la terre sursaute, de la poussière aveugle les yeux. Nos quatre hommes n'en n'ont cure, imperturbables, ces magiciens viennent de monter un missile, de 90 cm de long. Une magnifique forme allongée et pointue que nos savants militaires remplissent et dorlotent. De temps en temps, Karl jette un coup d'œil sur la silhouette de ce stupide bâtiment de guerre, d'un air de dire, attend mon petit, on va s'occuper de toi. En attendant c'est lui qui nous canarde et on accuse les coups sans rien dire ! A 11 h exactement, le deuxième objet, une très belle fusée, est monté.  Elle est en deux parties et mesure 1m50 de haut. Elle recèle des trésors de technologie alors que le missile ne contient que des explosifs.

       Cachés derrière le blockhaus à Hans, ils installent entre deux trous d'obus, un petit pas de tir avec, à côté les deux fusées en cour de montage. Le pas de tir est pratiquement installé, avec une tige légèrement inclinée Wilfrid s'occupe de l'ogive pointue avec son percuteur qui doit fonctionner à coup sûr ! Il surveille la position du petit ressort. Horace  s'occupe du corps du missile avec le petit détecteur de source chaude et sa puce, puis en dessous l'explosif qui doit se déclencher grâce au percuteur. Enfin, Klauss prépare les ailettes actionnées à l'aide  de micro-moteurs commandés par la puce ! C'est long, les tests n'en finissent pas. Wolfgang rassure Hans, il lui dit que ça avance. A chaque fois qu'on entend un obus arriver, il faut se mettre à plat ventre. Partout, le terrain est criblé de trous. On se croirait sur la lune !

 

        Pourtant la petite communauté avait bien commencé.  Et malgré le départ du grand cuirassé, les gens ne demandaient qu'à y croire !  Mais les images qui circulent dans la tête de chacun sont tellement négatives. Comme si de toute façon, quoiqu'on fasse, il y aura toujours quelque chose pour tout gâcher et rappeler à l'être humain qu'il n'a pas droit au bonheur. Il faut choisir entre être asservi et payer sans se rebiffer ou faire la guerre, lutter, combattre et accessoirement mourir avec femmes, enfants et tout ce qui peut y avoir de plus précieux au monde. Mais la communauté de la côte en a pris son parti, elle se battra. Et s'il n'y avait pas eu la mort stupide de l'institutrice ce matin, dès le premier pilonnage qui, par malchance, lui est tombé dessus alors qu'elle sortait un peu tard, c'est vrai, de la petite école, il n'y aurait aucune victime.

       Tout le monde a su garder son sang-froid et les mises en sécurité dans les grottes et les sous-sols ont été très rapides. Dès la première salve, il n'y avait plus personne dehors. Hans assiste aux essais du missile rempli d'explosifs ! Il entends les micro-moteurs avec leurs bruits caractéristiques qui se déplacent en fonction du déplacement de la source à atteindre. C'est hyper-sensible ce truc mais il faut que ce soit bien réglé. Finalement on s'aperçoit qu'il y a une réelle accalmie. Les Anglois n'ont-ils  plus de projectiles? Rapidement Wilfrid arme un gros tube avec le missile qui comporte trois ailettes et le dirige vers les anglois qui se sont calmés ! Tout le monde s'abrite derrière le blockhaus. La silhouette du croiseur apparait nettement à l'horizon. Wilfrid actionne le tube et le missile part à une vitesse fulgurante avec une trajectoire droite en direction du croiseur.

 

        Hans surveille à la jumelle la trajectoire nette de la fumée qui se dessine dans un ciel bleu. Wilfrid prend une longue vue et la braque. Au bout d'une minute et demie, un éclair apparaît sur le pont central du petit croiseur. Un éclair funeste puis Hans constate un petit incendie. Des silhouettes lointaines s'activent autour d'un feu. Il semble que quelques silhouettes parviennent à l'éteindre rapidement. Finalement Wilfrid commente:

                 « Un petit feu de paille, le missile a bien atteint son objectif mais l'explosif n' a pas réussi à percer les 110 mm de blindage. On a juste égratigné de la peinture »

        La réponse ne se fait pas attendre, comme pour donner foi à Wilfrid, le croiseur reprend le pilonnage. Il faut rentrer le pas de tir et se mettre à l'abri. Un obus tombe près du blockhaus qui finit par se fissurer. Pourtant, Hans joue son va tout.  Il n'est pas question de laisser repartir ce croiseur après tout ce qu'il s'est produit. Au moment où il se dit ça, il se rend compte que celui-ci lève l'ancre. C'est très net à la jumelle. Ils ont du prendre peur avec le missile. S'ils partent maintenant, c'est une catastrophe, le grand cuirassé n'est plus qu'à une heure et demie d'ici. Il faut à tout prix l'empêcher de partir !

                    « Il faut l'arrêter » crie Hans en germanique au chef militaire Karl présent.

        Contrairement à Hans et malgré ce relatif échec, nos militaires Germains se montrent optimistes et décidés. Karl répond:

                             « Ce croiseur anglois servira de brochettes grillées au THOR qui n'est plus très loin, foi de Karl ! Et les Teutons tiennent toujours leurs engagements ! »

 

        Wilfrid et Klauss ressortent avec le pas de tir de la grande fusée, à l'extérieur au vue du croiseur et sans aucune protection. Horace et Karl font des essais avec les multiples micro-moteurs qui guident quatre ailettes totalement indépendantes. Pendant que Horace installe le pas de tir, avec un allumeur et des fils électriques que Wolfgang relie à un bouton et des cales autour du déflecteur, Wilfrid installe la batterie de 12 v qui alimente le circuit de mise à feu. Mais cette fois-ci, changement d'optique, la tige est pratiquement à la verticale et le guidage vers la source se fera au bout de cinquante secondes. La grande fusée décrira une trajectoire parabolique haute avec une chute plongeante vers l'objectif. Comme elle a une charge explosive puissante, ça peut marcher. Karl place le moteur à réaction, Wilfrid emboîte la fusée et repose le tout sur les cales correctement réglées et l'allumeur électrique. Horace met la puce, la relie au capteur de chaleur infra-rouge.

   La fusée de 1m50 se dresse maintenant majestueuse et belle sur son pas de tir vertical. Wolfgang règle le sablier électronique sur 50 secondes, temps qui permet à la fusée d'être très haute dans le ciel, puis d'amorcer son guidage au cour de la chute vers l'objectif. Horace se saisit du bouton, tout le monde se réfugie derrière le blockhaus. Alors que le bâtiment de guerre commence à prendre de la vitesse,  s'éloigne de plus en plus comme un fuyard qui a commis ses méfaits et qui se barre, Karl crie:

                                                  « FEUER »

 

 

 

        Horace appuie sur le bouton. La magnifique fusée ne décolle pas tout de suite, Hans a une angoisse, puis elle décolle de manière fulgurante, belle et majestueuse elle se dirige à la verticale jusqu'à ce que sa trajectoire s'aplatisse légèrement puis disparaît très haute dans le ciel. Finalement, à son apogée elle s'incline magnifiquement puis, les cinquante secondes écoulées, le capteur infra-rouge impose aux ailettes de se plier comme pour guider la fusée vers le bateau qui paraît minuscule dans la mer du nord. Guidée par ses ailettes, la fusée se dirige vers les fumées chaudes qui sortent d'une des deux cheminées.

       Incroyable, la fusée se rapproche à une vitesse stupéfiante, le bateau grossit de plus en plus. La fusée pénètre dans la cheminée du croiseur et elle explose dans la salle des machines. Wilfrid et Hans constatent une fumée blanche de plus en plus importante qui sort du bateau. Celui-ci finit par ralentir de plus en plus. Les remous et écumes blanches à l'arrière du bateau de guerre ont littéralement disparu !! Il y a visiblement une avarie de machines. Sur les ponts, des hommes courent dans tous les sens, dans cette vapeur blanche de plus en plus épaisse. Il va falloir des heures pour réparer. Il est foutu pense Hans qui dit:.

                     « Le THOR n'est plus très loin. Il a un bon repas qui l'attend. »

        Karl se lève, le regarde et dit:

                     « Tu vois, ça ne sert à rien de stresser ! »

        Karl, Wilfrid, Klauss et Horace ramènent les caisses à la garnison.

 

        Wolfgang observe le croiseur de plus en plus en difficulté.

 

        En passant devant l'école détruite, Hans et les quatre hommes  s'agenouillent devant le corps sans vie de Monica, la nouvelle institutrice venue de Germanie pour promouvoir l'égalité des chances aux futures générations dans une société basée sur le partage et la solidarité.

 

       Mais c'était certainement en oubliant que les partisans de l'ordre ancien et injuste sont encore là pour rappeler que faire reculer l'injustice est coûteuse en vies humaines.

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  • Fiction politique et futuriste, dans 300 ans. Après l'effondrement de notre système actuel, les nouveaux rapports humains, les nouvelles valeurs de l'humanité, les rapports de force dans le monde. Personnages principaux : une voyante et des aventuriers,
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