Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
2310-apres-jesus-christ
14 février 2010

Un potentat religieux

       Depuis trois jours, la caravane du Grand Prêcheur religieux parcourt ruisseaux, collines, sentiers, marécages, pour finalement se retrouver dans cette grande région de Talissieu où le Grand Prêcheur  entretient des relations avec un comparse religieux fortuné qui a réussi l'exploit fort rare, à l'époque actuelle, de s'enrichir avec l'ancienne mondialisation et de garder fortune et biens, après la Grande Débâcle ! La mondialisation actuelle continue à rapporter à notre nouveau Grand Prédicateur qui a racheté pour ses besoins personnels une petite localité,  près de Talissieu. On raconte que Père Albarel de Iognas-Pratt, c'est de cette façon qu'on le nomme, a réussi, depuis l'écroulement complet des lois de la république, à instaurer dans cette fort belle région, des lois et des règles de vie avec une religion officielle et une monnaie reconnue partout en France. Ses entreprises sont prospères et on compte, environ, 450.000 esclaves qui travaillent pour lui dans les différentes entreprises qui lui appartiennent.

   Le Grand Prêcheur décide de faire une halte pour rendre visite à son ami. La caravane entre dans la ville en début d'après-midi, en passant sous un gigantesque porche. Un décors quasi-Moyenâgeux avec des reliques et des barres en fer partout. Des torches sont allumées, même en plein jour, des centaines d'esclaves parcourent rues et trottoirs pour garder la lumière en permanence. De temps en temps on aperçoit, sur le bord des ruelles pavées, des cages avec des malheureux qui font pénitence. Sur la porte de la cage, le nom, la durée du châtiment. Le Grand Prêcheur sourit, il éprouve une réelle jouissance à voir les réalisations de son ami de toujours prendre forme. C'est l'aboutissement, la réussite, la concrétisation de la puissance et de l'écrasement des autres pour sa propre image. La consécration quoi.

   Un peu plus loin, un artisan esclave, encagé pour être arrivé trois minutes en retard à l'entreprise. Père Albarel a calculé que ce retard a fait perdre 50 écus à son entreprise de chaussures. Notre artisan recevra donc des coups de fouet. Il sera  enchaîné vers 15h sur la place publique. Des villageois et touristes, pourrons louer un fouet simple, un écu, un fouet avec petites billes de métal deux écus, une raquette, deux écus etc...Puis en jouir pendant une demie-heure sur notre esclave. Les recettes seront directement reversées dans les finances de l'entreprise. A la fin de la journée, les coups de fouet peuvent rapporter jusqu'à 150 écus d'or ! Les touristes fortunés sont enchantés.

   Certaines femmes fortunées viennent des Iles Britanniques pour aller « humilier » quelques mâles, dans cette localité qui, désormais, est connue dans cette nouvelle mondialisation qui ne prend plus de gants. Tous les plaisirs décomplexés sont bons à prendre et, du moment qu'on en a les moyens, on peut se les offrir !

   Puis il y a des esclaves permanents, à l'intérieur de la cité interdite. Mais il faut s'affranchir d'environ 500 écus d'or pour pouvoir y pénétrer. On trouve là des hommes devenus esclaves à la suite de jugements divers et variés pour défauts de paiement ou activités syndicales dans les entreprises. Cette cité interdite rapporte jusqu'à 100.000 écus par jour à notre Nabab religieux qui s'en donne à cœur joie lorsqu'il voit les mines réjouies de nos riches héritières des îles Britanniques, qui viennent dépenser sans compter leurs livres. Mais je n'ose pas vous raconter les plaisirs sadiques qu'elles s'évertuent à faire subir aux esclaves en repentance. Ce n'est pas le but de mon écrit. Elles y prennent des films et des reportages photos pour en faire profiter des copines à Londres. On raconte même que certaines en font commerce, les films sont revendus d'autant plus chers que la perversité est grande. On se les arrache.

   Finalement, les bêtes et les hommes du grand Prêcheur, qui vient de passer trois heures avec son ami Prédicateur, dans cette localité adorable et rentable, repartent vers 17 h. La caravane avec les moines, et Ludovic qui se remet lentement de toutes ces horreurs, a repris la direction de la localité de Saint-Sorbin-en-Bugey. Au bout d'une demie-heure, ils parviennent  à un petit relai près de la ville d'Artemare. Les bêtes et les hommes se sont arrêtés à ce relai pour y passer la nuit.

   Demain ils repartiront à l'aube pour atteindre la localité de Saint Vulbas et y découvrir cette chose que tout le monde appelle désormais Sponge ! Ludovic se passe souvent la langue dans la bouche. Il espère que l'énorme falaise visqueuse est encore là et qu'elle a bien rejoint le petit bois comme a calculé Fleur. Ludovic tient beaucoup à sa langue et le Grand prêcheur n'avait pas l'air de rigoler quand il annonçait qu'il la couperait s'il ne voyait pas cette montagne. Ici dans ce relai, on annonce qu'on ne s'intéresse pas à ces choses. Tout ce qui dépasse la colline suivante, c'est le bout du monde et on n'est pas au courant de ce qui peut se trouver de l'autre côté. Ludovic se demande ce qu'il fait ici avec tous ces religieux. Il se demande si Fleur a atteint la Suisse?

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
2310-apres-jesus-christ
2310-apres-jesus-christ
  • Fiction politique et futuriste, dans 300 ans. Après l'effondrement de notre système actuel, les nouveaux rapports humains, les nouvelles valeurs de l'humanité, les rapports de force dans le monde. Personnages principaux : une voyante et des aventuriers,
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Publicité