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2310-apres-jesus-christ
11 février 2010

Les naufragés du ciel

    Rodolphe vient de se réveiller ! Son regard dirigé vers le plafond d'une pièce, une intraveineuse dans le bras droit, des tuyaux et des flacons suspendus à côté d'un lit médicalisé. Il ne se rappelle pas bien, il a les yeux lourds et tourne sa tête vers le lit d' à côté! Un personnage qui lui dit quelque-chose mais quoi ? Se tient assis sur le lit en le regardant, il reconnaît ce regard ! Mais oui ce sourire, cet aventurier, ce nouveau candidat à l'intégration dans la communauté, qui nous en a mis plein la vue avec sa machine qui vole ! Son bazar qui fait du bruit et qui fonce au dessus des nuages !

        Son regard se brouille puis, Rodolphe parvient à mieux fixer cet agitateur qui a mis le souk dans cette petite cité communiste en disant à tout le monde qu'on l'a vu voler ! Qu'il est libre comme Max, qu'il regarde autours de lui avec les yeux de l'amour. Qu'il n'a pas d'argent pour faire le grand voyageur mais la communauté l'a adopté pour qu'il fasse le pitre avec son aéroplane, son truc volant, son oiseau délirant ! Bref, comme tout le monde Rodolphe a voulu se faire remarquer, faire le pitre aussi avec cet olibrius qu'on remarque partout où il passe. Il ne se présente pas à la porte de la communauté comme tout le monde, à pieds, en tapant jusqu'à ce que quelqu'un veuille bien ouvrir ! Bah non, il vient dans une machine volante qui fait du bruit et que tout le monde, ébahi par le caractère insolite du déplacement, cherche à découvrir. Du coup on lui ouvre la grande porte et on l'invite à la table de la présidente, pourtant si méfiante d'habitude à l'égard des étrangers ! Ni une ni deux elle l'intègre dans la communauté sans poser de question.

   Rodolphe a encore les yeux brouillés, des bribes de mémoire reviennent petit à petit dans sa tête ! Comment a-t-il atterri là ? Où se trouve-t-il ? Le petit personnage qui se tient là et le regarde a l'air de vouloir lui dire:

                          « Ça va ? »

          Rodolphe, du bout des lèvres répond :

                          « Oui »

          Son interlocuteur lui dit:

                          « Tu te rappelles, c'est moi, Anselme, l'avion, le voyage, le moteur en panne ? »

          Rodolphe d'un seul coup s'agite:

                          « Mais je ne suis pas mort ! On a prévenu ma femme et mon fils ? »

          Anselme se montre rassurant:

                          « Oui, ils ont reçu un message dès ce matin. Ils savent que tu te portes bien. Ils t'attendent »

    Rodolphe interroge:

                           « Et l'avion ? »

          Anselme toujours aussi optimiste positive:

                           « Moteur arrêté ! On aurait du mourir tous les deux. Mais je ne me suis pas laissé faire ! J'ai guidé l'avion en plané vers la petite clairière. J'ai loupé les fils, la vitesse au sol était énorme. Je disposais de 60 mètres pour m'arrêter ! Finalement j'ai dirigé la trajectoire vers des broussailles qui occupaient le devant des arbres. Elles ont bien ralenti cette course folle ! Quinze mètres comme ça, quelle esbroufe ! Les creux et les bosses du terrain accidenté ont fait le reste. Puis, il y avait encore un tout petit peu de vitesse, ça c'est terminé dans un arbre. Il y a eu un choc modéré. La structure de l'avion n'a pas souffert. Mais l'hélice et le moteur ont morflé. Je me suis pris le manche !»

            Anselme montre son arcade ouverte avec un pansement dessus. Rodolphe ajoute:

                           « Et moi ton siège, il m'a assommé net ! »

           Anselme précise:

                           « Le grand dirigeable s'est mis à la verticale au dessus de nous. Il s'est stabilisé et j'ai pu saisir cet énorme crochet qui pendait. Je l'ai accroché à un gros arbre. Puis des échelles sont tombées et des hommes avec des trousses de secours et des valises sont descendus. J'ai pu sortir de l'appareil, ils se sont occupés de toi. Tu était évanoui. Ils t'ont harnaché dans une combinaison médicale et t'ont remonté au bout d'une corde actionnée de la haut par un treuil ! Et voilà, on a terminé tous les deux à l'infirmerie de ce géant des airs ! Depuis c'est lui qui bouge pour nous. T'as pas idée de ce truc. C'est immense, ça mesure deux cent soixante mètres de long et ça flotte dans l'air. Tu verrais le confort ! T'as pas vu le plus beau, la verrière avec le panorama en dessous ! Viens voir »

 

          Anselme aide Rodolphe à sortir du lit. Ils quittent la chambre en faisant rouler le pic avec les flacons de l'intraveineuse. Doucement ils traversent le couloir jusqu'à atteindre la grande verrière ! Incroyable:

           On aperçoit en dessous une splendide citée germanique futuriste où l'architecture se conjugue harmonieusement avec la nature ! En quelques secondes Rodolphe découvre une beauté splendide où ce n'est pas l'architecture rigide et bétonneuse qui commande les volumes mais le relief et la nature qui décident des espaces et des cheminements ! Rodolphe est subjugué par tant de magie et de merveilles ! On sent tout de suite la décontraction, le temps de vivre, l'harmonie des formes et des couleurs, l'absence de stress ! C'est magnifique, ça fait rêver. Devant un treuil, une énorme corde qui descend sous les bâtiments du dirigeable. Au bout de la corde, le petit avion suspendu qui plane au dessus de la ville. Il paraît tout petit. Tout est de-stressant et beau. Tout est magique.

 

   Rodolphe n'en revient pas. Rodolphe regarde sans arrêt, il n'a jamais rien vu de pareil. Il demande:

                      « Toutes les villes sont comme celle-là en Germanie ? »

           Anselme acquiesce:

                      « Sûrement ! Ici les gens n'ont plus le souci du lendemain. Ils font un travail qui leur plait quand ça leur plait ! C'est pratiquement communiste, les revenus du travail sont la propriété de la collectivité qui assure à chacun de quoi vivre et profiter de la vie. Et quelle vie, une vie de rêve !Tu vois, ici la différence de revenus entre les plus pauvres, car souvent ils ne travaillent pas ou n'ont pas encore trouvé leur voix (qui d'ailleurs ne le sont pas, ils ont largement de quoi vivre !) et les plus riches est de 1 à 4 ! Pour ceux qui font un travail plus pointu et parfois délicat ! C'est largement suffisant pour motiver les vocations et ça permet à tout le monde d'être heureux dans cette beauté magnifique. Regarde moi ça ! »

            Rodolphe demande:

                       « Mais tu m'as l'air d'être bien au courant ? »

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  • Fiction politique et futuriste, dans 300 ans. Après l'effondrement de notre système actuel, les nouveaux rapports humains, les nouvelles valeurs de l'humanité, les rapports de force dans le monde. Personnages principaux : une voyante et des aventuriers,
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